D'écriture en aventure!

28 août 2007

Dans le cadre d'un module de soutien préalable au DNB, fin juin, Paul, 15 ans, s'est vu proposer la participation à un concours d'écriture. Une autre façon d'écrire, de composer en français, avec plaisir, en toute liberté, avec, à la clé, la possibilité (pourquoi pas?) de gagner... Un pari réussi: aujourd'hui Paul est lauréat du deuxième concours de correspondance organisé par la fondation La Poste. Entretien avec un gagnant encore étonné.

Ad Hoc: A quoi as-tu pensé quand le concours t'a été proposé?

Paul: Je me suis dit "ce serait chouette à faire!".

Ad Hoc: A la première lecture, que t'a inspiré le sujet?

Paul: Il fallait continuer une lettre qui commençait par: "Cher ami, j'ai découvert un trésor dans ton île..." J'ai tout de suite pensé à plein de trucs. J'ai commencé à voir des idées et j'ai plutôt imaginé quelque chose de fantastique.

Ad Hoc: Quelles sont tes lectures?

Paul: Mon genre littéraire préféré est le fantastique, eh oui! J'aime bien les livres de Werber, comme le recueil de nouvelles "L'arbre des possibles" ou encore "La ligne verte" de Stephen King que je suis en train de lire.

Ad Hoc: Si tu devais emporter un seul livre sur une île déserte?

Paul: Ce serait "Le combat d'hiver" de Jean-Claude Mourlevat.

Ad Hoc: Comment s'est passé l'écriture de cette lettre?

Paul: Je me suis imaginé comme un petit film dans ma tête. Et j'ai mis des mots sur ces images... Tout cela, des idées aux images et des images aux mots, m'a pris environ trois semaines. Et puis j'ai posté ma lettre et j'ai attendu.

Ad Hoc: Pensais-tu pouvoir gagner?

Paul: J'espérais! J'y croyais un peu mais je n'y pensais pas tous les jours! Je pensais quand même que mon texte était sûrement original. Sur ce point j'avais raison car les autres candidats ont plutôt traité le sujet sous le jour de l'amitié ou de l'amour. C'est du moins ce que nous ont confié des membres du jury le jour de la remise des prix, notamment Monsieur Denis Paluel, Maire d'Ouessant.

Ad Hoc: Quelle a été ta première réaction lorsque tu as appris que tu avais gagné et que, comme les autres lauréats, tu étais invité à recevoir ton prix à Ouessant?

Paul: J'étais très fier. J'avais prouvé, à moi comme aux autres, que j'étais capable de le faire! Et puis, juste après, je me suis demandé comment se passerait cette remise des prix à Ouessant. J'appréhendais vraiment ce moment.

Ad Hoc: Peux-tu nous raconter cette journée?

Paul: Le voyage s'est fait en bateau. Le soleil était au rendez-vous et il y avait beaucoup de houle à l'aller. Le retour a été beaucoup plus calme. Une fois arrivé au port du Stiff, les organisateurs du concours, des gens du service communication de La Poste nous ont accueillis très gentiment et nous sommes montés dans un car, direction le 9ème Salon du Livre Insulaire. Nous avons tous eu le droit à un café de bienvenue. Ensuite, nous avons visité librement le salon. Il y avait un très grand nombre de stands, d'éditeurs et de livres. D'ailleurs, un livre en particulier, "Utopia", un polar néozélandais, m'a tenté mais j'ai remis mon acquisition à plus tard car la cérémonie de remise des prix du deuxième concours de correspondance était sur le point de commencer. On appelait les lauréats sur l'estrade. J'appréhendais vraiment ce moment. Pas facile d'être le centre des regards! En même temps, j'étais surpris, car je ne savais pas que j'avais décroché le Prix Spécial d'Ouessant, catégorie Jeunes. Mon prix m'a été remis pas le Maire d'Ouessant avec lequel Hélène, ma prof qui m'a accompagné, et moi nous avons discuté juste après la séance photos. Nous avons été mitraillés! Nous sommes restés discuter donc avec le Maire, le représentant de La Poste et le journaliste du Ouest-France et du Télégramme. Certains m'ont demandé un autographe -là, j'étais vraiment fier!-dont le photographe officiel du recueil des lauréats -je deviens célèbre, dis donc!-. Avec certains lauréats, nous avons échangé également petits mots et autographes, notamment avec Amélina qui a gagné le premier prix dans la catégorie adultes. Nous avons tous, lauréats, accompagnateurs et organisateurs, partagé un cocktail et un déjeuner. C'était l'occasion de discuter avec tout le monde, y compris les bénévoles du Salon, sans lesquels rien n'aurait été possible. Ce sont des gens très sympas. Bravo et merci à eux pour leur extraordinaire accueil. Après le déjeuner, la tension est retombée, heureusement! J'ai pu apprécier réellement le salon. Avec Hélène, nous avons discuté avec des auteurs et des éditeurs. Puis, nous sommes partis nous promener au long de l'île jusqu'à la magnifique baie de Lampaul au milieu de laquelle un vieux grément "Notre Dame de Rumengol" était à l'ancre. J'étais l'attraction des habitants et des touristes car je portais le grand chèque symbolique cartonné et très encombrant qu'on nous a remis! Ca m'a fait vraiment très plaisir d'être dans les meilleurs mais la visite des magnifiques paysages colorés d'Ouessant est inoubliable! Des jolies maisons de pierre dans un coin tranquille, une lande déjà rousse avec vue sur la mer. Si de fait les Ouessantins sont parfois coupés du monde, ils peuvent en contrepartie contempler cette beauté! Au cours de notre visite, nous avons aperçu une maison qui part en arrière: pas étonnant vu son nom, Ti a Dreuz (ce qui veut dire maison de travers en breton). Mais, déjà, la fin de la journée nous a ramenés au port, sous un soleil radieux. Nous sommes rentrés au Conquet en profitant d'une vue imprenable sur toute la côte! Dommage que ce soit déjà fini!